Hyponomeutes, comment les reconnaît-on ?

Les Hyponomeutes Yponomeuta sp. Très fréquents dans notre environnement et sans danger, leur présence est particulièrement remarquable en avril - mai, lors des pullulations larvaires.

Comment reconnaitre les hyponomeutes ?

Le stade adulte des hyponomeutes est un petit papillon nocturne blanc, tacheté de noir.

Mais le stade le plus facilement observable est le stade larvaire. Les chenilles sont jaunâtres et disposent de plusieurs points noirs sur le corps. En fin de cycle, elles mesureront jusqu’à 2 cm de long. Elles sont grégaires*, particulièrement voraces et inféodées à l’essence qu’elles colonisent.

Lors de pullulations, ce qui est fréquent en avril - mai, on remarquera surtout leurs toiles blanches soyeuses, cerclant les arbustes colonisés. Dans les arbres, on observera plutôt des petits nids, très nombreux, de la taille d’un poing.

En Europe, on rencontre une dizaine d’espèces d’hyponomeutes.

*grégaire : qualifie une espèce vivant en groupe ou en communauté, sans nécessairement présenter une organisation sociale

Larves d'hyponomeute grégaires formant une toile soyeuses

Hyponomeute sur Prunus avium - larves

Où les trouver ?

Les espèces d’hyponomeutes les plus fréquentes sont :

  • l’hyponomeute du pommier (et poirier),
  • l’hyponomeute du prunier (cerisier, amandier, merisier, sorbier, aubépine, amélanchier, prunier, prunellier),
  • l’hyponomeute du cerisier à grappes,
  • l’hyponomeute du fusain ;

que l’on retrouvera respectivement sur les essences associées.

hyponomeute sur vigne formant une toiles blanches soyeuses

Hyponomeutes : toile recouvrant intégralement l'arbuste colonisé

photo hyponomeutes papillon blanc sur feuille verte

Hyponomeute - papillon

Quels sont les impacts ?

Les chenilles se nourrissent des feuilles, ce qui aboutit dans les cas les plus spectaculaires à une défoliation totale de l’arbuste colonisé, associée à des toiles le recouvrant entièrement.

Bien qu’impressionnantes, ces attaques sont généralement sans dégât, hormis l’impact esthétique visuel.

Une fois les larves nymphosées* et parties, les arbustes font de nouvelles feuilles.

Néanmoins, sur Fusain du Japon et associé à des attaques de cochenilles, ce complexe de parasites peut affaiblir ces végétaux et provoquer des dépérissements de rameaux.

Enfin, d’un point de vue sanitaire, ces chenilles ne sont pas urticantes.

* nymphose : stade intermédiaire entre la larve et l'adulte = sous forme de chrysalide chez les Lépidoptères.

Quels sont les risques de confusions ?

Les nids soyeux peuvent être confondus avec ceux d’autres espèces, comme par exemple les :

  • processionnaires du pin, urticantes et inféodées aux cèdres et pins ;
  • bombyx cul-brun, urticantes également et se développant sur charme, poirier, pommier, aubépine monogyne, prunellier, chêne pédonculé ;
  • la Grande Tortue, s’alimentant de feuilles de saule, peuplier, pommier, poirier.

Comment s'en protéger ?

Si nécessaire, les nids peuvent être supprimés manuellement.

Un traitement avec des produits de biocontrôle à base de Bacillus thuringiensis var. kurstaki serait efficace mais uniquement sur jeunes stades larvaires. Il ne le sera plus ensuite, car les chenilles seront protégées dans leurs nids et il n’y a plus de feuilles à consommer.

Néanmoins, les hyponomeutes font partie intégrante des écosystèmes. Leur caractère grégaire les expose à une régulation rapide par divers bioagresseurs, dont les actions peuvent même se combiner entre elles :

  • virus
  • bactéries
  • champignons
  • micro-hyménoptères parasitoïdes
  • mouches tachinaires
  • perce-oreilles
  • chrysopes
  • araignées
  • oiseaux
  • chauve-souris

 

Ainsi, c’est grâce à ce cortège de régulateurs que les pullulations ne durent que quelques semaines. Autant laisser ces chenilles se développer sur une courte période, afin de sauvegarder l’activité des auxiliaires, véritables alliés de nos jardins et de notre environnement.

SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES

Hyponomeute sur Prunus avium - larves © C.KNITTEL

Hyponomeutes : toile recouvrant intégralement l'arbuste colonisé © L.ECKERT

Hyponomeute - papillon © Tomasz KLEJDYSZ