De la famille des Simaroubacées, l'ailante est un arbre originaire de régions tempérées asiatiques. Introduit pour l'ornement, notamment comme arbre d’alignement au XVIIIe siècle en France, on le retrouve sur une grande majorité du territoire. Il s'agit d'une espèce exotique envahissante - EEE - inscrite sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne (liste consultable ici)

Ailante glanduleux, faux-vernis du Japon - Ailanthus altissima
Comment reconnaitre l'Ailanthus altissima (Ailante glanduleux) ?
Il s’agit d’un arbre pouvant atteindre 20 m de haut. Ses feuilles sont vert foncé et peuvent atteindre 50 cm de long. Elles sont alternes et divisées en 6 à 12 paires de folioles lancéolées (en forme de fer de lance), longues de 6 à 12 cm. La floraison est caractérisée par des petites fleurs jaune-verdâtre regroupées en inflorescence terminale de 10 à 20 cm de long. Ses graines correspondent à des samares rougeâtres de 3 à 6 cm de long, très légères, avec un profil d’hélice “tordue”.
Tandis que les jeunes rameaux disposent d’une écorce duveteuse, son tronc a l’écorce grise et lisse.
Son système racinaire est mixte : il est constitué d'une racine pivotante et de racines superficielles très longues d'où naissent les drageons.
Où le trouver ?
Cette plante dispose de fortes capacités de reproduction, en produisant une très grande quantité de graines (samares) ; et d'adaptation, en s'installant rapidement sur les bords de route et de voies ferrées, les friches et les zones urbaines. En ville, elle arrive à s'insinuer dans les interstices de béton. Elle est également capable de résister aux milieux pollués.

Soulevement de l'enrobé par Ailanthus altissima

Détail de la feuille d'Ailante glanduleux, Ailanthus altissima
Ailanthus altissima, quels sont ses impacts ?
Côté santé, son pollen - plus de 300 000 grains de pollen par individu - transporté par le vent, est un allergène émergent. Il est libéré entre avril et juin (Mousavi et al. 2019). D'un point de vue cutané, la sève de l'ailante peut provoquer des irritations.
Sur le plan environnemental, l’ailante, par sa capacité à coloniser tous types de milieux et sa vitesse d’expansion, est invasive. Un arbre de 8 mètres de haut peut produire jusqu’à 325’000 samares, viables de l’ordre de 59 à 98 %. Elles se propagent facilement par l’eau et le vent ; et empruntent aisément les corridors artificiels (routes, voies ferrés, ...).
Capable de soulever différents types de revêtement avec son système racinaire, cette espèce porte également atteinte aux infrastructures diverses.

Ailanthus altissima, l'ailante glanduleux sur une rive à Laval
Quels sont les risques de confusions ?
L’ailante est parfois confondu avec le Sumac de Virginie (Rhus typhina). Les feuilles présentent un aspect similaire, mais son inflorescence est conique et rouge-bordeaux.
Comment se protéger d'Ailanthus altissima ?
Concernant sa gestion, plusieurs méthodes existent. Il faut tout d'abord retenir que l'Ailante, réagissant fortement au stress et aux agressions, a une forte propension à faire des rejets. Toute action de coupe à blanc ou d’abattage engendrera de nouveaux drageons et sujets en très grand nombre. Et ce, même sur plusieurs années : l’Ailante ne s'épuise pas. Le risque serait alors de voir la surface d'une zone occupée multipliée par 6 ! Ainsi, selon le contexte et le stade de la plante, il faudra adapter les interventions.
Pour les jeunes plantules et les nouveaux foyers, il est possible de pratiquer un arrachage méticuleux avec retrait du système racinaire (très superficiel). Les sujets ne devront pas dépasser 5 à 7 cm de diamètre (à 1 m du collet). Pour les sujets plus développés, un écorçage des pieds-mères permettra de réduire leur vigueur. Il faudra le pratiquer au moment de la montée de sève, du collet jusqu'à 1 m de haut sur 90 % en année n puis les 10 % restant en n+1. Des rejets seront encore produits mais en quantité beaucoup moins importante. Cette méthode nécessite un suivi sur plusieurs années (minimum cinq). Il faudra également veiller à la stabilité de ces arbres, potentiellement dangereux en cas de chute de branches (dépérissement de branches possible six mois après).
L'arrachage reste possible pour tous sujets, même les plus vieux. Mais certains acteurs, compte-tenu des ressources importantes à mobiliser, font le choix de contenir les foyers d'Ailante installés.
Un récent webinaire des CBN Méditerranéen et Pyrénées & Midi-Pyrénées retrace ces différentes techniques, il est disponible ici.
Enfin, il existe une matière active homologuée pour lutter contre l'Ailante, Verticillium nonalfalfae, qui était autorisée du 1er mars au 29 juin 2025 au niveau des infrastructures ferroviaires. Agissant via un micro-organisme biologique diffusé par la sève, il s'agit d'un dévitalisant spécifique de l'Ailante. Ce champignon, provoquant flétrissement puis dépérissement, est déposé via une petite incision faite au niveau de l'écorce.
Il faudra rester vigilant les années suivantes sur la reconduction, ou non, de cette autorisation.

Sumac de Virginie, istock
SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES
ailante glanduleux, faux-vernis du Japon - Ailanthus altissima © POLLENIZ
Détail de la feuille d'Ailante glanduleux, Ailanthus altissima © POLLENIZ
Soulevement de l'enrobé par Ailanthus altissima © POLLENIZ
Ailanthus altissima, l'ailante glanduleux sur une rive à Laval © POLLENIZ
Sumac de Virginie © IStock : Anatolijs Gizenko