Qu’est-ce que le Séneçon en arbre ?

Présent dans notre région au niveau de zones souvent marécageuses et rétro-littorales, il est essentiel de le reconnaître car, en plus de son potentiel allergène, son développement est très envahissant.

Comment le reconnaît-on ?

Le Séneçon en arbre - Baccharis halimifolia - est une plante arbustive semi-persistante, mesurant 1 à 4 mètres. Ses feuilles, plus ou moins épaisses, sont vert clair et pâles sous le revers. Elles sont simples, alternes et courtement pétiolées ; de forme obovale et d’une longueur de 3 à 7 cm. La partie supérieure des feuilles est ornée de 3 à 8 dents.

Plante dioïque, elle dispose donc de fleurs femelles et mâles, respectivement blanches et jaunâtres. Le fruit est un akène plumeux à aigrette blanche.

Les arbustes, mâtures à deux ans, fleurissent à la fin de l'été et fructifient en automne. La reproduction par graines est très importante : un pied femelle peut produire jusqu’à 1 million de graines par an. La germination est très rapide (1-2 semaines) ainsi que la croissance (30 à 40 cm par an). Enfin, les individus coupés rejettent très bien de souche.

Quelle est son origine ?

Introduit en France dès la fin du XVIIe siècle pour un usage ornemental, Baccharis halimifolia est originaire de la Louisiane et de l’Est des États-Unis. Sa vigueur, sa croissance rapide et sa tolérance aux embruns et au vent expliquent également son utilisation massive dans le cadre d’aménagements proches du littoral : haies en bordure de voiries, ronds-points, …

Où le trouver ?

Il forme des fourrés denses et étendus dans les zones humides et en bordure des marais littoraux (bords d'estuaires, berges d'îlots, arrière-dunes). Son amplitude écologique est assez large puisqu’il est capable d’envahir des milieux plus secs (friches, haies) et même, comme au Texas, d’établir des formations désertiques. Baccharis halimifolia tend à s'échapper des secteurs où il a été planté (jardins, haies, ronds-points, terre-pleins de routes) pour coloniser les milieux périphériques. Il se propage notamment le long des routes et des canaux (haies, bas-côtés, buttes, digues). Son expansion touche en premier lieu des milieux anthropisés (friches agricoles, salicoles ou industrielles) mais très vite, il s'étend sur toute une gamme de milieux naturels, en particulier dans les zones humides du littoral. Il apprécie les terrains ensoleillés, dans de nombreux types de sols argileux à sableux, et présente une bonne tolérance au sel, au froid (jusqu’à - 15 °C) et à la sécheresse. On le retrouve sur la Côte Atlantique mais également au niveau du pourtour méditerranéen. Et il est présent sur les côtes de l’Australie, de Nouvelle-Zélande et d’Espagne.

Quels sont ses impacts ?


Concernant notre santé, ses graines sont toxiques si elles sont consommées. Mais ses effets les plus cités dans la littérature sont en lien avec le pollen, pouvant provoquer des allergies de type rhume des foins. Son pollen est même qualifié comme allergène sévère chez les personnes sensibles.


Ses impacts sur le fonctionnement de la biodiversité et des écosystèmes relèvent de ses stations mono-spécifiques denses, affectant des populations et communautés d’espèces végétales indigènes ; avec des effets indirects sur des populations d’insectes, d’oiseaux... Autre impact : sur les écosystèmes en général, par la colonisation des habitats à haute valeur de conservation et ses effets sur les espèces rares ou vulnérables. Il peut également devenir une mauvaise herbe dans des pâturages surexploités. La plante a peu de valeur nutritionnelle pour le cheptel. Elle est broutée uniquement quand l’herbe se fait rare (faible appétence). Malgré la présence de glucosides cardiotoxiques présents dans les feuilles, les cas d’empoisonnement sont rares.


Par ailleurs, d'autres nuisances et problèmes ont été signalés : Baccharis halimifolia est un bon combustible (sève inflammable). Il augmente ainsi le risque d'incendies dans les friches.


Enfin, sur le plan économique, il représente également une menace pour l’activité salicole locale par sa capacité à ralentir la production de sel dans des marais salants, en diminuant l’effet du vent et de l’évaporation. Il pose également problème sur les aménagements des salines. Les pieds, à croissance rapide, sont très gênants lorsqu’ils poussent sur les digues, en bordure d’œillet, occasionnant parfois des fuites entre les bassins, rendant le travail des paludiers - quasiment exclusivement manuel - encore plus fastidieux. Quant aux graines, elles sont très difficiles « à nettoyer » dans le sel. Considérées comme des impuretés, elles représentent un facteur de déclassement de qualité du sel (nb : plus celui-ci est lavé, moins il peut être vendu comme « naturel »). Cela se traduit par des pertes économiques pour le récoltant, dont le prix de rachat par les systèmes coopératifs se voient diminué en vue des retraitements nécessaires pour rendre le produit commercialisable.


Baccharis halimifolia peut également endommager tous types d’infrastructures (murs, routes, …) par son système racinaire.